Nouveau schéma national des violences urbaines : la CCIJP alerte sur une menace pour la liberté de la presse


La Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) s’inquiète d’un document diffusé auprès des forces de l’ordre, le “Schéma national des violences urbaines” (SNVU). Elle dénonce un passage qui remettrait en cause le statut et la protection des journalistes en contexte de troubles urbains.



Lundi 8 Septembre 2025 - 12:40


Illustration infonormandie
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La CCIJP affirme avoir découvert « fortuitement » ce texte qui précise que « la prise en compte du statut des journalistes, telle que consacrée par le schéma national du maintien de l’ordre, ne trouve pas à s’appliquer dans un contexte de violences urbaines ».
Une formulation jugée très préoccupante par l’instance, qui a saisi le ministre de l’Intérieur pour demander la suppression de cette mention.

« Un droit fondamental qui ne souffre pas d’exception »

Dans un communiqué publié ce 8 septembre, la CCIJP rappelle que le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) en vigueur consacre la liberté d’informer comme un principe essentiel de la démocratie. Son article 2.2 souligne « l’importance primordiale » de la présence des journalistes lors des manifestations, tant pour rendre compte des revendications que pour observer l’action des forces de l’ordre. Il précise également que les journalistes doivent pouvoir circuler au sein des dispositifs de sécurité mis en place.

« Quel que soit le cadre des événements, ces principes fondamentaux ne peuvent souffrir d’exception », insiste la commission, qui appelle à inscrire clairement le respect de la loi de 1881 sur la liberté d’expression, de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme dans le schéma complémentaire sur les violences urbaines.

Un contexte marqué par la désinformation

La CCIJP met en garde : dans un paysage médiatique où prolifèrent les « contenus » non vérifiés, voire générés par intelligence artificielle, le rôle des journalistes professionnels doit être protégé plus que jamais.
« Leur liberté d’exercer et leur sécurité physique doivent être garanties », insiste l’instance paritaire, qui délivre depuis 90 ans la carte de presse au nom de la République française. Ce document officiel atteste de la qualité de journaliste professionnel et doit, selon la CCIJP, « assurer le libre exercice de la profession quel que soit le contexte ».