Lutte contre les atteintes au patrimoine archéologique : un enjeu collectif en Seine-Maritime


À l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, les autorités rappellent l’importance de la préservation du patrimoine archéologique, régulièrement menacé par les fouilles illicites et les trafics de biens culturels. La vigilance de chacun est essentielle pour protéger ces témoins irremplaçables de notre histoire.



Mercredi 17 Septembre 2025 - 14:29


Illustration Depositphotos
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Les 19, 20 et 21 septembre prochains, la 42e édition des Journées européennes du Patrimoine invite le grand public à (re)découvrir la richesse du patrimoine régional, bâti, mobilier ou immatériel. Mais derrière la fête, un message d’alerte : ce patrimoine demeure fragile et menacé.
« Chaque année, plusieurs millions d’objets archéologiques disparaissent en France, qu’il s’agisse de vols, de dégradations involontaires ou de pillages organisés », souligne la préfecture de Seine-Maritime.

Le patrimoine archéologique : une richesse en danger

Vestiges de poteries, monnaies, outils ou sépultures… Ces témoins du passé appartiennent à la mémoire collective. Mais leur préservation est mise à mal par des pratiques illicites : fouilles clandestines, usage non autorisé de détecteurs de métaux, trafics de biens culturels.

« L’extraction sauvage d’objets archéologiques prive la science et les générations futures d’informations précieuses sur l’histoire du territoire », rappelle la préfecture. Une fois sortis de leur contexte, ces objets perdent toute valeur scientifique, tandis que les sites, souvent détruits, deviennent inexploitables.

Une législation stricte pour protéger les vestiges

En France, toute opération de fouille archéologique est soumise à l’autorisation de l’État. Le Code du patrimoine (article L. 510-1) définit clairement le cadre : « Constituent des éléments du patrimoine archéologique tous les vestiges, biens et autres traces de l’existence de l’humanité, dont la sauvegarde et l’étude… permettent de retracer le développement de l’histoire de l’humanité, y compris le contexte dans lequel ils s’inscrivent. »
Toute infraction expose à des poursuites judiciaires et à la confiscation des objets découverts.

Le pillage archéologique, troisième trafic illicite mondial

Le trafic de biens culturels, alimenté par le pillage archéologique, constitue aujourd’hui le troisième trafic illégal le plus lucratif au monde, après ceux des armes et de la drogue. La Seine-Maritime, département riche en sites antiques et médiévaux, n’est pas épargnée.

La préfecture travaille main dans la main avec les services de police, la gendarmerie, les douanes, l’ONF et le ministère de la Culture pour endiguer ce fléau.

Les autorités appellent le public à la vigilance et à la responsabilité. « La préservation de notre patrimoine est l’affaire de tous. Si vous découvrez un vestige, il est impératif de le signaler sans le déplacer afin de permettre une intervention scientifique appropriée. »


Vous découvrez un objet ou un site suspect ?
Ne touchez à rien, prenez une photo si possible, notez l’emplacement précis et contactez immédiatement la préfecture ou la mairie de la commune.

À retenir
    •  Les Journées du Patrimoine sont aussi l’occasion de rappeler les risques qui pèsent sur les sites archéologiques normands.
    •  Fouilles illicites : strictement interdites, passibles de poursuites.
    •  Trafic de biens culturels : une menace réelle, y compris localement.
    •  Vigilance collective : signalez toute découverte ou comportement suspect.