Henri, âgé de 55 ans, commerçant ambulant, est mort après avoir reçu un coup de poing en plein visage le jour de Noël, à Dieppe (Seine-Maritime). Dalilo, son beau-frère et auteur présumé de ces violences a été mis en examen ce soir pour "violences volontaires" par un juge d'instruction du pôle criminel du parquet de Rouen. Il a été placé sous contrôle sous judiciaire.
Selon les premiers résultats de l'autopsie pratiquée aujourd'hui, le décès ne serait pas directement consécutif au coup de poing reçu par Henri dont "la santé était fragile." Un élément, parmi d'autres, qui a probablement motivé la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) de ne pas délivrer un mandat d'écrou. Le parquet n'avait d'ailleurs pas requis le placement en détention provisoire.

Les faits se sont produits hier mardi peu avant 15 h 30. A l'origine, une rixe entre deux pères de famille et beaux-frères par alliance, sur un trottoir de la rue Pierre Curie, dans la résidence Bréquigny située dans le quartier de Neuville-lès-Dieppe. L'un des protagonistes, Henri, se retrouve à terre grièvement blessé. A leur arrivée, les sapeurs-pompiers tentent le maximum pour le réanimer, en attendant l'intervention du SAMU. En vain. Le médecin constate le décès de la victime.

Un différend familial
Une autopsie, ordonnée par le parquet de Dieppe, a été pratiquée ce jeudi afin de déterminer les causes de la mort, à savoir si elle est due à un arrêt cardiaque ou consécutive au coup de poing reçu. Les premiers résultats du médecin légiste laissent à penser que le coup de poing n'est pas la cause directe de la mort d'Henri qui "avait une santé fragile", selon nos informations. "Mais sans ce coup de poing, il ne serait pas mort", suggère une source proche du dossier.

De leur côté, les enquêteurs du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen ont tenté d'établir les circonstances de ce drame dont l'origine est une altercation familiale. Pour l'heure, ils se refusent à tout commentaire.

Propos désobligeants sur Facebook
Tout a commencé la veille de Noël, par un différend entre deux cousines âgées de 25 et 26 ans, au sujet d'une photo avec un commentaire que la fille de la victime aurait publié sur son compte Facebook. Ces propos auraient été jugés désobligeants par l'autre jeune femme à qui ils étaient destinés.

Le lendemain, jour de Noël, une explication de vive voix s'engage alors entre les deux jeunes femmes, puis tourne rapidement au pugilat. Dans la bagarre, l'une des cousines est blessée au visage par des griffures, sans gravité. Cette dernière promet de revenir avec son père pour laver cet affront.

De fait, un peu plus tard, la situation s'envenime lorsque Dalilo, père de l'agressée, accompagné d'un de ses fils et d'une de ses filles, veut régler le différend. Le père de l'autre jeune femme s'interpose alors et dans la bagarre il reçoit un violent coup de poing au visage et s'écroule.

L'auteur interpellé à Envermeu
A leur arrivée sur les lieux, les policiers sont confrontés à une trentaine de belligérants, tous très énervés. Ils ont beaucoup de difficulté à ramener le calme. Les fonctionnaires sont pris à partie par les membres des deux familles et doivent faire appel à des renforts de la gendarmerie.

L'auteur présumé du coup de poing mortel, Dalido, 48 ans, lui aussi commerçant forain a pris la fuite. Il est finalement interpellé en début de soirée, vers 19 heures, à Envermeu, à quelques kilomètres de là. Il est placé en garde à vue dans les locaux du commissariat de Dieppe, avant d'être rapatrié à l'hôtel de police de Rouen pour être entendu par les policiers du SRPJ.

Il a été présenté ce jeudi soir à un magistrat du pôle criminel du parquet de Rouen, chargé du dossier. Le chef de mise en examen a été requalifié ce jeudi soir en "violences volontaires" .