Un policier rouennais écroué pour agressions sexuelles et détention d’images pédopornographiques


Un fonctionnaire de police, en poste à Rouen (Seine-Maritime) vient d'être mis en examen. Il est soupçonné d’agressions sexuelles sur mineures, de corruption de mineure, ainsi que de détention d’images pédopornographiques et de détournement de données judiciaires. Il a été écroué.



Mardi 16 Décembre 2025 09:51


L'officier de police, occupait les fonctions d'adjoint au chef de la brigade des atteintes aux personnes à l'hôtel de police de Rouen. Mis en examen pour agressions sexuelles sur deux jeunes filles mineures, il a été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt d'Evreux - Illustration DGPN
Un major de police rouennais, âgé de 51 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt d’Évreux, a annoncé le procureur de la République d’Évreux, dans un communiqué. L’homme est soupçonné d’agressions sexuelles sur mineures de moins de 15 ans, de corruption de mineure, ainsi que de détention d’images pédopornographiques et de détournement de données judiciaires.

L’affaire débute en juin 2024. Une lycéenne de 17 ans, scolarisée au Havre (Seine-Maritime), alerte l’Éducation nationale en affirmant avoir été victime d’une agression sexuelle à l’été 2019, alors qu’elle n’avait que 12 ans. Selon son récit, les faits se seraient produits lors de vacances passées chez cet ami policier de ses parents, accompagné de son épouse et de leurs filles.

Des éléments compromettants lors des perquisitions

Le signalement a été transmis à l’autorité judiciaire, et le parquet général de Rouen a décidé de dépayser la procédure, le mis en cause étant Major de police au commissariat de Rouen, adjoint au chef de la brigade des atteintes aux personnes. Le dossier a ainsi été confié au parquet d’Évreux, qui a saisi l’antenne rennaise de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Dans le cadre de l’enquête préliminaire, plusieurs auditions ont été menées, dont celle de la jeune plaignante et de ses proches. En janvier 2025 les enquêteurs ont perquisitionné le domicile et le lieu de travail du policier. Ils y ont découvert de nombreuses images à caractère pédopornographique dans son téléphone portable, ainsi qu’un disque dur contenant des données judiciaires issues d’une procédure traitée par son propre service. La présence de ces fichiers a été jugée « surprenante » par le parquet.

Une deuxième plainte relance les investigations

En novembre 2025, une deuxième jeune fille, âgée de 13 ans et domiciliée en Seine-Maritime, a dénoncé à son tour des faits d’agression sexuelle et de corruption de mineure. Elle fréquentait elle aussi la fille du policier et se rendait régulièrement à son domicile. Cette nouvelle procédure a été rattachée à la première enquête déjà ouverte à Évreux.

Il y a quelques jours, le 8 décembre, le fonctionnaire a été interpellé par l’IGPN et placé en garde à vue. Lors de ses auditions, il aurait contesté les faits signalés par la première plaignante, mais reconnu partiellement ceux dénoncés par la seconde, ainsi que la détention et la consultation d’images pédopornographiques, expliquant avoir agi « par curiosité ».

Placé en détention provisoire

À l’issue de cette garde à vue, il a été déféré devant le tribunal judiciaire d’Évreux où une information judiciaire a été ouverte. Conformément aux réquisitions du parquet et à la demande du juge d’instruction, il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention (JLD) à l'issue du débat contradictoire.

« Les investigations se poursuivent désormais sous la direction d’un juge d’instruction », indique le procureur de la République d’Évreux.