Au Havre, le routier avait foncé sur des policiers et gilets jaunes : 8 mois de prison avec sursis


Le chauffeur routier de 42 ans, originaire de la Sarthe, conserve son permis de conduire, mais le tribunal correctionnel du Havre lui inflige une peine de prison avec sursis simple


Publié le 09/02/2019 à 08:19 -


La tension a souvent été palpable aux ronds-points bloqués par les gilets jaunes - Photo d'illustration © infonormandie
Un chauffeur routier de la Sarthe a été condamné hier (vendredi) à 8 mois d'emprisonnement avec sursis simple, sans suspension de son permis de conduire, par la tribunal correctionnel du Havre, en Seine-Maritime. Mardi 5 février, dans la soirée, cet homme de 42 ans avait été interpellé après avoir foncé sur des manifestants et des policiers au niveau d'un barrage des "gilets jaunes", au Havre.

Il est un peu plus tard de 21 heures. Rue Jules-Durand, une poignée de "gilets jaunes" bloquent un rond-point empêchant les poids de passer. Les manifestants ont allumé un feu avec des branches d'arbres au milieu de la chaussée.

Las d'attendre "depuis trop longtemps", un chauffeur-routier appelle la police pour manifester son ras-le-bol. Sur place, la tension est palpable. Le camionneur propose son concours pour faire évacuer les manifestants. Les policiers refusent évidemment cette aide, et ordonnent aux gilets jaunes de débloquer la circulation. 

Deux policiers "en danger immédiat"

La voie étant libre, le chauffeur sarthois s'empresse alors de remonter dans son camion. Au moment de franchir le barrage, il roule sur les braises et accélère brusquement obligeant quatre gilets jaunes et deux policiers (en "danger immédiat") à s'écarter pour ne pas être percutés par le mastodonte. Le chauffeur s'arrête finalement un peu plus loin. « La police a dû intervenir, car les manifestants voulaient lui casser la figure », relate une source proche de l'enquête.

Le routier est interpellé et emmené au commissariat du Havre où il est  placé en garde à vue

Lors de son audition, il a expliqué aux enquêteurs qu'il n'avait pas eu l'intention de foncer sur les policiers. Selon lui, en manoeuvrant, il a roulé sur les braises et a dû accélérer pour ne pas que le feu provoque des dommages sur son camion.

Il sauve son permis de conduire

Déféré jeudi soir devant un magistrat du parquet du Havre, le Sarthois a été remis en liberté jusqu'à sa comparution immédiate le lendemain, c'est-à-dire hier vendredi. Dans l'attente du procès, le parquet a demandé son placement en détention provisoire, mesure qui a été refusée par le juge des libertés et de la détention (JLD).

C'est donc une peine de 8 mois de prison avec sursis simple, sans suspension du permis de conduire, qu'a prononcé, hier soir, le tribunal correctionnel.