La brigade financière de la sûreté départementale de Seine-Maritime vient de mettre un terme aux agissements frauduleux d'un habitant de Bonsecours, près de Rouen. Cet homme âgé de 43 ans était un assidu du centre aquatique Eurocéane de Mont-Saint-Aignan. Maillot de bain et serviette sur l'épaule, ce baigneur bien particulier (il ne mettait jamais les pieds dans l'eau) fréquentait en réalité les vestiaires à la recherche de cartes bancaires, de téléphones portables et à l'occasion d'argent en espèce. 

Le quadragénaire utilisait les cartes bancaires qu'il volait en mode "paiement sans contact"  pour régler dans les magasins ses achats qui devaient être inférieurs à 20€ (maximum en général autorisé). Les victimes - sept personnes - ont déposé plainte entre la fin février et la fin mars 2018.

La brigade financière s'est saisie de l'enquête, épaulée par l'unité d'analyse et d'exploitation du renseignement, un autre service de la Sûreté départementale. Les policiers ont examiné chacune des plaintes et sont arrivés à la conclusion que tous les vols avaient été opérés dans les vestiaires du centre aquatique de Mont-Saint-Aignan, en particulier durant la période scolaire.

Partant de cette constatation, les enquêteurs ont engagé immédiatement une procédure de réquisition des enregistrements de la vidéo surveillance de la piscine, afin d'analyser les images. Dans le même temps, ils sont retournés dans chacun des magasins où les cartes bancaires avaient été utilisées frauduleusement. Là encore, ils ont pu récupérer des éléments intéressants notamment grâce à la vico-surveillance. 

Un suspect est alors rapidement identifié. L'homme de 43 ans n'est pas un inconnu des services de police : il a été entendu par le passé pour des délits mineurs, indique une source policière. Reste à l'interpeller en flagrant délit. 

Le 28 mars dernier, en fin d'après-midi, le centre aquatique, qui a été informé, signale aux enquêteurs la présence dans la piscine de l'homme recherché. Discrètement, des policiers en civil se positionnent autour du bassin et à proximité des vestiaires. Ils surveillent les moindres faits et gestes de l'individu, alors en maillot de bain et la serviette sur l'épaule. Ce dernier commet un dernier larcin, avant d'être interpellé en flagrant délit à la sortie de l'établissement. 

Placé en garde à vue, le mis en cause a tenté de justifier ses agissements en raison de « grosses difficultés financières ». Il a expliqué aux enquêteurs, lors de son audition, sa façon d'opérer : il se plaçait près des cabines et parvenait à noter le code secret composé par le baigneur (ou plutôt la baigneuse, car toutes les victimes sont des femmes âgées entre 23 et 73 ans) au moment où il déposait ses effets personnels dans un casier sécurisé. 

Le mode opératoire était bien rodé. L'homme revenait quelques instants plus tard, ouvrait le casier et s'emparait des vêtements et sacs. Il se réfugiait dans sa cabine et récupérait l'argent, la carte bancaire, voire le téléphone portable. Il remettait ensuite les vêtements à leur place. Ni vu ni connu. 

La perquisition effectuée à son domicile à Canteleu n'a pas permis de retrouver le moindre objet, en particulier les cartes bancaires. Le voleur présumé a été remis en liberté avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Rouen pour le 4 octobre 2018.

Le montant des préjudices subis par les victimes n'a pas été communiqué.