Deux surveillantes de la prison de Meaux (Seine-et-Marne) victimes d'une tentative d'assassinat



Publié le 17/01/2016 à 15:23 -


La garde des Sceaux Christiane Taubira a exprimé ce dimanche après-midi "sa vive émotion après la grave agression dont ont été victimes deux surveillantes pénitentiaires" aux abords du Centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers (Seine-et-Marne) tôt ce matin. Les deux femmes ont été percutées volontairement par un voiture de forte cylindrée qui n'a pas été identifié.

L’une d’es victimes, Jannick D., 56 ans, "souffrirait de blessures graves à la tête et à l'abdomen", selon le syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS). Elle est actuellement prise en charge par l’hôpital du Kremlin-Bicêtre où elle a été acheminée, consciente, par hélicoptère. "Son pronostic vital est engagé", confirme de son côté le ministère de la Justice.

L'autre surveillante a été percutée par le véhicule et projetée sur le côté. Elle a été blessée à une cuisse.

Enquête pour tentative d'assassinat

Les faits sont survenus ce dimanche matin, à 7h20. "Après avoir garé sa voiture sur le parking visiteur, la surveillante rejoignait l'établissement à pied avec une collègue. Une voiture noire s'est approchée lentement puis a accéléré pour percuter volontairement la 1ère surveillante qui a été traînée sur plusieurs mètres", résume Nicolas Bihan, délégué interrégional SPS et secrétaire local du syndicat à Val-de-Reuil (Seine-Maritime).

Christine Taubira "tient à assurer de tout son soutien et de toute sa sympathie les victimes ainsi que leur famille". A sa demande, l’administration pénitentiaire a mis en place une cellule de soutien psychologique, précise-t-on au ministère de la Justice. "Ses pensées vont également à l’ensemble des agents et des personnels du centre pénitentiaire ébranlés par cet acte odieux".

Le parquet de Meaux a saisi la police judiciaire et une "enquête est ouverte pour tentative d’assassinat". La garde des Sceaux indique qu'elle veillera à ce que "tous les moyens nécessaires soient mis en œuvre afin que toute la lumière soit faite sur ce drame".

Les surveillants sont oubliés réagit le syndicat SPS

En début d'après-midi, le Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) a vivement réagi : "c'est scandaleux. Suite à l'état d'urgence, personne ne s'est jamais préoccupé des établissements pénitentiaires sauf pour parler de radicalisation"

Selon son délégué, Nicolas Bihan "les surveillants ne sont jamais en sécurité que ce soit en détention ou à l'extérieur". Il évoque les menaces, insultes et pressions, parfois subies par les familles des surveillants. "C'est honteux de voir ça, les surveillants sont littéralement oubliés".